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Andaloussiate

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Musique andalouse d'hier et d'aujourd'hui


Pensées à Cheikh Rédouane

Publié par Andaloussiate sur 8 Avril 2012, 14:59pm

Catégories : #Maîtres & Biographies

 

Cheikh Rédouane (08/04/1914-25/07/2002)

 

 

Il aurait eu 98 ans aujourd'hui, voilà bientôt dix ans que nous a quitté Cheikh Rédouane...

 

Redouane-a-Lyon.JPG

 

 

Biographie proposée par Mr Mokhtar Hadj Slimane (www.andaloutlemcen.8mcom)

 

De son vrai prénom Ahmed, il naquit a Tlemcen en 1914. Son père, le grand Cheikh Larbi, dont la gloire a l'époque suscitait l'enthousiasme et la considération car il était l'héritier presque sans égal de l'enseignement musical de Cheikh Boudelfa, disait avec une pointe de fierté : 'Tous mes garçons seront musiciens'.

En tant que père, il ne pouvait afficher sa préférence pour l'un ou l'autre de ses fils, mais il sentait, en tant qu'artiste, que son tout dernier, Redouane, était plein de signes revelateurs en meme temps qu'un être délicat. Hadj El Arbi pressentait que cet enfant était pour la musique. Et, partant de cette idée Cheikh Larbi se disait que si Redouane possédait un talent inné, c'était finalement a lui, homme d'art et expérience, qu'incombait le devoir de lui inculquer les merveilles de son métier. Le maitre était convaincu que tot ou tard, le génie de Redouane allait soulever l'admiration des foules. Dieu sait combien il avait raison. En effet, Redouane avait un don d'assimilation extraordinaire : a l'âge de six ans, il maitrisait le chant, et a dix ans il avait deja enregistre des disques.

Ayant quitte les bancs de l'école précocement, et n'ayant que peu de temps à consacrer aux enfants de son âge, Redouane se consacra entièrement a son art par lequel il était fascine.

A douze ans, il est capable de jouer tous les instruments et devient un membre a part entière au sein de l'orchestre de son père. Comme disait A. Koceil, dans un article dans Le Quotidien d'Oran du 14/01/98 'Il fallait voir comment le maitre tirait grande fierté lorsqu'il laissait son fils librement s'exprimer dans un prélude instrumental'. Redouane ravissait son auditoire a chacune de ses sorties.

En 1932, Redouane participa aux cotés de son père au Congres de la Musique arabe ou ils récurent un accueil triomphal de la part de l'audience présente.

Apres un temps de gaieté et de succès artistiques, Redouane commença à s'accommoder de moins en moins a la rigidité et la sévérité qu'il estimait tyrannique, de son père. Alors il commença d'abord sans brusquerie, a rejeter une tutelle jugée de plus en plus astreignante.

Marie très jeune et très tôt père de famille, ne disposant d'autre ressource que ce que lui rapportait son métier d'artiste, Redouane habitait dans une maison bien modeste. Il supportait difficilement ces conditions sociales embarrassantes. Puis les rapports entre le père et le fils finirent par se compliquer davantage, annonçant leur séparation inéluctable.

En 1958, Redouane prit une grave décision. Il abandonna tout, s'en alla discrètement au Maroc les mains vides. Les langues fourchues commencèrent a se délier. C'est a qui annonçait la vraie raison de son exil. Chacun allait de son scoop. Mais la ou les vraies raisons ne sont connues que par lui seul. Et il s'en est alle avec son secret.

Au cours de son exil au Maroc, Redouane n'a pas eu une vie facile, bien au contraire. Cependant, avenant et poli, il était toujours prêt a rendre service lorsqu'il était sollicité par les musiciens lui rendant visite, tout en joignant l'acte a la parole et prenant son luth pour expliquer comment cette Touchia, ce M'cedder, ou autre, doivent être joués. Ceux qui l'ont approche en sont revenus éblouis. Lorsque Redouane interpretait une partie d'une composition musicale, il laissait voir l'intensité de ses sentiments, et, en même temps, la succession de ses mouvements fluides, légers, presque ondoyants, on sentait la douceur des mélodies suavement exécutées.

Le Vendredi 25 juillet 2002, la triste nouvelle tomba. Le grand Cheikh Redouane n'était plus de ce monde. Un monde qu'il a certainement jugé ingrat et cruel, quoiqu'il ne l'avait jamais avoué tellement son sens de la dignité était profond. Aujourd'hui, il repose dans sa tombe a Casablanca dans un pays ou il s'était exilé pour passer la moitie de ses 88 années d'existence.

 

 

Revisiter les pages et vidéos consacrées à Cheikh Rédouane BenSari:

 

Témoignage de Tewfik Benghabrit: cliquez-ici

Témoignage de Taha Haddam de Oujda: cliquez-ici

 

Extraits du documentaire consacré au maître par la télévision algérienne:

 

 

 

 

 

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